On entend parfois dire que l’activité sexuelle est une activité physique « qui compte ». Pendant une phase d’excitation sexuelle, il y a augmentation du « tonus » des muscles longs des bras et des jambes, quelques contractions involontaires des muscles de la région abdominale, de même qu’une augmentation du rythme de contraction des muscles intercostaux. Le tout accompagné d’une élévation… de la fréquence respiratoire. Il n’est pas inhabituel qu’au lendemain d’ébats particulièrement physiques ou multiorgasmiques, certains partenaires ressentent des courbatures aux bras, aux jambes, au dos et dans la partie inférieure de l’abdomen. C’est la conséquence d’une réponse énergique à l’excitation sexuelle, sans être conscient de l’effort physique. Sous l’effet d’une stimulation érotique, il est possible d’exécuter des mouvements demandant une coordination dont on est incapable autrement. Les chercheurs Masters et Johnson soulignent qu’au faîte de l’orgasme, le corps entier devient rigide durant un moment.
Très peu de mesures de la dépense énergétique associée aux activités sexuelles ont été publiées jusqu’à présent. Dans l’une de ces rares études, on a comparé les quatre scénarios suivants :
- 1) faire l’amour (l’homme au-dessus de la femme) ;
- 2) faire l’amour (la femme au-dessus de l’homme) ;
- 3) stimulation de l’homme par la femme sans pénétration ;
- 4) autostimulation.
Chez l’homme (aucune mesure n’a été effectuée chez la femme), c’est la première situation qui mène aux valeurs les plus élevées de fréquence cardiaque, de pression artérielle et de consommation d’oxygène (reflet de l’intensité de l’exercice). En moyenne, au moment de l’orgasme, la fréquence cardiaque atteint un niveau correspondant à 67 % de sa valeur maximale. Cela représente une intensité qui serait suffisamment élevée pour améliorer l’aptitude cardiorespiratoire si elle était maintenue pendant au moins quelques minutes.
Pour plusieurs adultes, l’activité sexuelle constitue l’activité physique la plus intense et la plus fréquente. Mais pour les personnes qui ont une bonne aptitude cardiorespiratoire, les ébats amoureux ne s’accompagnent généralement pas d’un effort physique suffisamment élevé et long – excusez le jeu de mots facile – pour améliorer l’aptitude cardiorespiratoire.
À noter toutefois qu’une vie sexuelle bien remplie semble favoriser la longévité. Quelques études menées tant auprès d’animaux que d’humains le montrent. Incidemment, l’espérance de vie est plus élevée chez les membres du clergé protestant que chez ceux du clergé catholique !
Pour en savoir davantage
Entraînement cardio, sports d’endurance et performance (2009)
En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer (2013)
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