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Ingérer de la glace concassée peut réduire les effets négatifs de la chaleur lors de compétitions d’endurance

Plusieurs recherches indiquent qu’on peut réduire les effets négatifs de la chaleur sur la performance dans les épreuves prolongées à l’aide d’une stratégie de prérefroidissement : douche froide, bain d’eau froide, port d’une veste thermique, etc. Dans Beneficial effects of ice ingestion as a precooling strategy on 40-km cycling time-trial performance (2010), on a vérifié si l’on pouvait obtenir un tel effet ergogène tout simplement en ingérant de la glace concassée avant l’effort.

Ainsi, sept hommes entraînés ont effectué un test maximal sur ergocycle (30C, humidité relative : 75 %) dans deux conditions : 1) après ingestion d’eau tempérée (6,8 g/kg de poids corporel, situation témoin) ; 2) après ingestion de la même quantité d’eau sous forme de glace concassée. Le test consistait à produire le plus rapidement possible un travail de 1200 kJ, soit à peu près l’équivalent d’un contre-la-montre de 40 km.

Comparativement à la situation témoin, la consommation de glace concassée s’est accompagnée d’une température œsophagienne moins élevée (36,74 contre 37,27C) au moment du départ et l’écart est demeuré significatif jusqu’à ce que le travail de pédalage totalise 200 kJ. À aucun moment il n’y avait une différence significative entre les deux conditions eu égard à la température de la peau, la fréquence cardiaque, l’effort perçu et la concentration sanguine de lactate.

Le temps de performance au 40 km contre-la-montre était 6,5 % plus court après consommation de glace concassée (5011 ± 810 s contre 5359 ± 820 s), soit une très grande différence.

Ces résultats suggèrent que pour une compétition prolongée à la chaleur, les cyclistes ont intérêt à abaisser leur température corporelle et que la consommation d’un volume important de glace concassée au cours des 30 minutes précédant le début est un moyen efficace pour y parvenir.

Reste à savoir si les effets ergogènes de cette stratégie sont plus prononcés que ceux associés aux autres méthodes de prérefroidissement. Il va sans dire qu’avant d’appliquer toute méthode de prérefroidissement, les athlètes ont avantage à la tester d’abord à l’entraînement.


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

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