La « Van Life »… en mini-roulotte !
1 janvier 2024
Xavier Bonacorsi
Ma première voiture fut une Volkswagen Westafalia 1978. Un vrai bijou ! Durant six des dix ans ou elle fut immatriculée à mon nom, en plus d’être mon moyen de locomotion, elle fut ma résidence principale ! Quand elle a rendu l’âme, je l’ai remplacée par une Toyota van, dans laquelle j’ai bricolé un lit escamotable et un coin cuisine.
Pour moi une voiture ne devait pas seulement servir à me mouvoir, mais également à me loger !
Après une seconde décennie à vivre « à la bohème », j’ai délaissé quelque peu la route (et les campervans) pour adopter un mode de vie plus sédentaire, ainsi qu’un véhicule plus récent et moins volumineux, mais dans lequel je ne pouvais plus élire domicile…
L’an dernier, quand le désir du roadtrip s’est remanifesté, plutôt que de vendre ma voiture afin de retourner à un campervan, j’ai opté pour une mini-roulotte.
Et plus précisément pour un modèle « teardrop ». Popularisées dans les années 1930, les teardrops se distinguent par leur légèreté, leur compacité, leur cuisinette dans le coffre arrière, et bien sûr par leur design en forme de goutte d’eau (ou de larme).
Cette décision fut principalement influencée par l’aspect financier. Ma mini-roulotte, flambant neuve, entièrement équipée et prête pour la route m’a coûté 18 000$. Pour cette somme (voire moindre), on peut bien sûr trouver des campervans usagés, mais je n’avais pas envie d’un véhicule ayant plus de 10 ans ou plus de 100 000 km au compteur. Mais surtout, comme je ne prévoyais pas partir sur la route durant plusieurs mois par an, l’idée d’avoir un campervan comme unique véhicule ne me plaisait pas, et il était hors de question d’en posséder deux !
J’ai donc passé tout l’été dernier à (re)découvrir plusieurs régions du Québec, tout en appréciant les avantages et les inconvénients d’une mini-roulotte, comparés à ceux d’un campervan.
LES AVANTAGES DE LA MINI-ROULOTTE
Ce qui me plaît le plus de la mini-roulotte est la sensation d’être en camping. Bien que très confortable et bien organisé, l’habitacle intérieur (de la plupart des mini-roulottes) n’est pas conçu pour qu’on puisse s’y installer pour cuisiner ou s’y asseoir pour manger ou passer l’après midi. Quant à l’espace cuisine, il se trouve derrière, à l’extérieur. Ceci fait en sorte que l’on passe beaucoup de temps dehors. En fait, on devrait voir la mini-roulotte comme une tente hyper confortable, avec un comptoir cuisinette.
Les autres avantages de la mini-roulotte (comparée à un campervan) sont :
- Le coût (moins élevé qu’un campervan)
- On peut laisser la roulotte au camping (comme une tente) et partir explorer avec sa voiture
- Une voiture (même en tractant une mini-roulotte) consomme moins d’essence qu’un campervan
- Beaucoup d’espace de rangement (en incluant l’espace dans la voiture)
- Très grand espace de comptoir pour cuisiner ou bricoler
- Facile et peu dispendieuse à entretenir ou à réparer
- Très longue durée de vie
LES INCONVENIENTS DE LA MINI-ROULOTTE
Si ne pas avoir d’endroit à l’intérieur où s’asseoir ou cuisiner n’est pas si désagréable quand il fait beau, certains pourront très vite changer d’avis quand le temps se gâte. La porte arrière de la cuisine sert de toit et protège relativement bien de la pluie, mais on se rend vite compte de ses limites lorsque le vent se lève. On devient alors clairement plus exposé aux intempéries.
Les autres inconvénients de la mini-roulotte (comparée à un campervan) sont :
- La conduite avec remorque (il faut s’y habituer)
- Le tandem voiture-roulotte est très long (se stationner en parallèle relève de l’exploit !)
- Pas d’espace intérieur où s’asseoir confortablement (sauf dans la voiture)
- Devoir transporter chaises et table pliantes pour confort
- Plus difficilement utilisable en hiver
Curieusement, la plus grande différence qu’on remarque en voyageant en teardrop n’a rien à voir avec l’aspect pratique. Ce qui frappe le plus est qu’on ne passe vraiment pas inaperçu ! L’été dernier je me suis promené en Gaspésie, en Mauricie, au Saguenay, dans Lanaudière, sur la Côte-Nord, dans le Bas-du-Fleuve…
Et partout, sans exception, le côté mignon de mon gréement faisait tourner les têtes et nombreux furent les curieux qui s’approchaient pour fouiner !
Ceci peut être perçu comme un formidable « outil de socialisation » pour les plus grégaires d’entre nous, ou comme un embarras, pour ceux qui n’aiment pas attirer l’attention ! Nous avons même été interviewé par une équipe de journalistes du Bas-du-Fleuve.
Partir en roadtrip en mini-roulotte n’est donc pas bien différent qu’en campervan.
On y est aussi confortable et autonome, et on peut y greffer les mêmes accessoires : des barres transversales de toit pour y arrimer un kayak, un canot ou une boîte de rangement, on peut y installer un auvent et un support à vélo. On peut profiter des mêmes commodités : de l’électricité, de l’eau, de la ventilation, du chauffage…
Légères (la mienne pèse autour de 475 kg), elles peuvent être tractées par de petites voitures. Avec mon Mitsubishi Outlander (4 cylindres), sauf dans les montées prononcées, je ne ressens presque aucune différence dans le comportement du véhicule.
Pour ceux qui redoutent la conduite avec une teardrop, sachez que leur compacité facilite beaucoup l’apprentissage. Quant aux manœuvres complexes dans les espaces très exigus, on peut les décrocher rapidement pour les déplacer à la main très aisément. Leur prix, leur poids et leur compacité les rendent donc très accessibles.
Ravi de mon expérience de l’an dernier, je sillonnerai à nouveau nos routes québécoises cet été avec ma teardrop. Si vous m’apercevez, n’hésitez pas à venir la « zyeuter » !
Notre mini-roulotte est une Liberty 2GoXL Deluxe. Un modèle « Made in Québec » de Car-Go Trailers, une entreprise de Terrebonne.
MINI-TEST ROUTIER DE LA VOLVO XC90 RECHARGE
Sachant que nous partions régulièrement en road-trip avec notre « Noire » , Volvo Canada nous a gracieusement offert de tester son modèle VUS hybride haut de gamme, afin d’apprécier sa conduite en tractant notre roulotte.
L’enchantement n’a pas tardé
Quand je suis rentré à la maison et que j’ai vu ce bolide qui m’attendait dans mon stationnement je me suis dit : « Ah non, pas vrai… ils ont oublié d’installer le hitch ; pas fort pour essai routier avec roulotte ! » Mais en ouvrant le coffre j’ai remarqué des boutons inhabituels sur le côté. Deux qui servent à lever ou baisser la section arrière du véhicule et un autre qui laisse sortir le… hitch rétractable (quelle belle option) ! Nous étions donc « en voiture » pour notre road-trip en roulotte.
Outre les sièges qui font des massages au conducteur et au co-pilote, les toiles rétractables aux fenêtres arrières… qui rendent la route bien plus agréable, et le confort inouï, c’est la puissance du véhicule qui surprend.
Peu importe l’amplitude ou la longueur des montées, jamais on n’a senti que nous tirions une roulotte, comme si le moteur ne faisait aucune différence entre le plat et les montées ! Même les poids lourds qui roulaient à sens inverse ne laissaient aucune onde de choc. On avait l’impression que la XC90 Recharge était perméable aux masses d’air déplacées par ces mastodontes.
Comme il s’agissait du modèle hybride branchable, nous n’avons pu apprécier la conduite électrique que sur 60 kilomètres à la fois (l’autonomie de la voiture en mode électrique). Lorsque la voiture passe en mode électrique, à part le son du moteur à essence qui s’interrompt, on ne ressent absolument aucune différence dans la conduite.
En bref, l’expérience fut des plus agréables. Moi qui croyais que mon Mitsubishi Outlander était confortable, j’ai eu un choc quand j’ai repris son volant. Il faut toutefois ne pas oublier qu’on peut avoir deux Outlander pour le prix de ce bolide de grand luxe !
Afin de découvrir les possibilités (et les limites) du road-trip en voiture 100 % électrique (et même en hiver), Volvo Canada devrait sous peu nous prêter un EX90. Il nous fera donc plaisir de présenter un résumé de notre expérience !
CERTAINS ACCESSOIRES INDISPENSABLES POUR UN ROAD-TRIP « CONFORTABLE »
Plusieurs années de vécu en roadtrip m’ont fait adopter certains accessoires dont je ne me passerais plus. En voici quelques-uns, en ordre d’importance :
- Panneau solaire (rien ne vaut l’indépendance énergétique !)
- Frigo (fini de courir les blocs de glace et les aliments inondés dans la glacière)
- Chaises portatives
- Auvent (pour se protéger des intempéries, du soleil, et des regards indiscrets)
- Douche portative (en camping, une douche n’a pas de prix !)
- Foyer portatif (pour faire un feu de camp n’importe où, en toute sécurité)
Une version abrégée de cet article a initialement été publiée dans le Magazine ESPACES
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