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Moins de courbatures avec un bon retour au calme ?

L’utilité des périodes d’échauffement et de retour au calme (cooldown) est rarement mise en doute dans le milieu sportif. Plusieurs croient qu’elles servent notamment à réduire l’intensité des courbatures (douleurs musculaires) souvent associées aux exercices intenses, particulièrement ceux comprenant des contractions musculaires excentriques (où le muscle s’allonge en se contractant, comme lorsque l’on retient un poids en chute).

Dans leur étude, Warm-up reduces delayed-onset muscle soreness but cool-down does not : A randomised controlled trial (2007), Law et Herbert se sont penchés sur la question : 52 adultes (dont 29 femmes) de 17 à 40 ans ont été assignés à l’un ou l’autre des quatre groupes suivants :

Groupe 1 : Avec échauffement et retour au calme ;
Groupe 2 : Échauffement seulement ;
Groupe 3 : Retour au calme seulement ;
Groupe 4 : Sans échauffement, ni retour au calme.

Tous les participants ont effectué un exercice susceptible d’occasionner des courbatures : marche à reculons sur tapis roulant incliné, pendant 30 minutes. L’échauffement et le retour au calme consistaient simplement à marcher vers l’avant sur tapis roulant incliné, pendant 10 minutes.

Effets sur les courbatures

L’intensité des courbatures a été évaluée 48 heures après l’exercice, à l’aide d’une échelle visuelle analogique de 100 millimètres. Celle-ci était significativement moins prononcée (-13 millimètres) quand l’exercice était précédé d’un échauffement. En revanche, on n’a trouvé aucun effet bénéfique du retour au calme sur les courbatures.

Ces résultats suggèrent que les sportifs ont raison de miser sur un échauffement avant d’effectuer un effort susceptible de provoquer des courbatures, mais qu’ils ont vraisemblablement tort d’avancer que le retour au calme peut aussi en réduire l’intensité.

À noter cependant que cette étude a été effectuée avec des non-athlètes et que l’effet salutaire de l’échauffement est tout de même faible. On se sait pas si l’on obtiendrait les mêmes résultats avec des sportifs chevronnés.


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

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