L’Islande : l’aventure d’une traversée à pied
11 septembre 2016
Xavier Bonacorsi
Depuis quelques années, l’engouement pour l’Islande comme destination touristique et de plein-air a littéralement pris son envol ; surtout depuis que la compagnie aérienne islandaise WOW, offre des vols aller-retour Montréal-Reykjavik pour moins de 600$ (été 2016), et ce, en pleine haute saison !
En juillet dernier, avec des sacs à dos remplis à ras-bord de victuailles déshydratées, de combustibles, et de tout le nécessaire pour affronter une météo des plus difficiles et des températures allant de -5C la nuit à +5C à +20C le jour, Mélanie et moi avons traversé le pays du nord au sud : 300 kilomètres à pied en 18 jours, en trois segments :
- Ásbyrgi à Reykjahlíð
- Varmahlíð – Hveravellir – Gullfoss
- Landmannalaugar – Þórsmörk – Skógar
Nous avons décidé de cet itinéraire « décalé » afin de voir et de vivre différents paysages et types de terrain. L’autobus nous a permis de relier les points d’arrivée aux points de départ suivants.
Voici en images et en commentaires, un aperçu de notre périple
Les chutes Dettifoss
Nous sommes arrivés aux chutes après deux jours de marche à longer le canyon Jökulsárgljúfur dans la section nord du Parc National du Vatnajökull. Ce fut le tout premier segment de notre traversée, qui a débutée à Ásbyrgi. Voyez-vous les trois petites créatures humaines ?
Les rivières d’Islande : de sérieux obstacles à considérer
Randonner en Islande comporte bien souvent des rivières à passer à gué. Si celles qu’on retrouve sur les sentiers balisés et plus populaires sont relativement faciles à franchir, celles qu’on croise hors des sentiers battus peuvent s’avérer de sérieux défis ! À notre retour à Reykjavik, à la fin de notre traversée, le journal nous apprenait qu’un randonneur français (que nous croyons avoir rencontré) avait perdu pied et s’était fait fatalement emporter par la force d’une rivière.
Bien protéger ses pieds
Quand on part en randonnée en Islande, il faut impérativement penser à apporter de quoi à protéger ses pieds lors de passage à gué de rivières. En plus de se protéger du froid de toute cette eau glaciaire, il faut penser au fond rocheux et instable : nous avions dans nos sacs, des chaussettes en néoprène ainsi que des sandales qui sèchent rapidement.
Une heureuse exception à la règle
Nous avons eu le bonheur de croiser cette rivière d’eau thermale chaude et bienfaitrice, près de la centrale géothermique de Krafla. Nous nous y sommes laissés réconforter une bonne partie de l’après-midi, sous les yeux insouciants de quelques-uns de ces moutons nomades islandais. Et pour l’une des (trop) rares fois lors de cette traversée, même le soleil était au rendez-vous. Ce fut un moment mémorable… La veille au soir, nous faisions fondre de la neige pour boire et cuisiner !
Au coeur des hautes terres : Hveravellir
On peut se rendre à cet oasis géothermal perdu au milieu de l’île par la route Kjölur ( la F-35), mais nous y sommes arrivés après 4 jours de marche assez éprouvants : le vent, la pluie et des températures le jour ne dépassant pas les 10 degrés Celcius, ne nous ont laissé que très peu de répit. Le (mini) hamburger au pain froid accompagné de quelques morceaux de patates à 2200 couronnes islandaise (25 CAD ou 17 euros) fut néanmoins très apprécié. Nous pensions pouvoir y faire le plein de denrées, mais à part des biscuits et du chocolat il n’y avait pratiquement rien à emmagasiner dans nos sacs. Ce n’est malheureusement pas un endroit où peut compter se ravitailler, mais la beauté et le dépaysement nous font (presque) oublier la faim !
Le sentier du Laugavegur (la route des sources chaudes)
Les randonneurs sont très présents sur ce trek le plus populaire d’Islande. La plupart font le trajet du nord vers le sud, de Landmannalaugar à Þórsmörk, avec une option supplémentaire qui conduit jusqu’à Skogar. C’est une randonnée de 55 km (+28 km jusqu’à Skógar) dont les paysages sont d’une beauté inouïe. En plein été, il faut toutefois se préparer à souvent y croiser des groupes, qui ne sont pas toujours des plus discrets.
Camping « sauvage »
Hors des parcs et des réserves, le camping est permis pratiquement partout en Islande. Quel bonheur de planter notre tente là où bon nous semble !
Merci à MSR (www.msrgear.com) de nous avoir gracieusement offert cette tente Mutha Hubba NX pour notre aventure.
Entre les glaciers
Les glaciers font partie intégrante du paysage du Laugavegur. Ici, dans le col Fimmvörðuháls nous avons d’un côté (en toile de fond) le Mýrdalsjökull et de l’autre l’Eyjafjallajökull.
Neiges éternelles
Plusieurs passages du Laugavegur nous conduisent sur des chemins enneigés ; il faut être très bien chaussé, surtout quand la pluie tombe. On peut facilement se retrouver les deux pieds dans la « slush » !
De petites hautes montagnes !
Si le plus haut point d’Islande ne fait que 2110 mètres de haut, on peut souvent avoir l’impression d’être en haute montagne.
Se maintenir au sec
Pour randonner en Islande il faut impérativement être équipé de coquilles imper-respirantes faciles à enfiler, retirer et ranger.
Merci à Arc’teryx (www.arcteryx.com) de m’avoir gracieusement offert ces veste et pantalon Zeta LT pour notre aventure.
Quelques détails non négligeables :
L’argent
Préparez-vous, en Islande tout coûte cher, particulièrement si votre devise est le dollar canadien. Les prix peuvent d’ailleurs monter en flèche d’une saison à l’autre : il faut prévoir un bon budget.
La météo
Le temps en Islande est des plus changeants, particulièrement dans les Hautes Terres. En longue randonnée il faut obligatoirement être prêt à affronter tous les types de climats, et ce dans une même journée ! La température peut, le temps d’une percée de soleil, passer de 5 à 25 degrés Celcius ! On apprend donc très vite à être habile et rapide à se vêtir et se dévêtir… D’excellentes coquilles imper-respirantes sont indispensables.
La langue
L’anglais est littéralement en train de devenir la seconde langue du pays. Bien qu’il soit très agréable de pouvoir si facilement converser avec presque tous les insulaires, on peut toutefois craindre que leur langue y perde au change, tellement les jeunes adoptent (et semblent apprécier) la langue de Shakespeare.
Guide de randonnée de Paddy Dillon
Paddy Dillon est l’auteur de plusieurs excellents guides de randonnées. Dans celui-ci sur l’Islande, il propose (bien sûr) les randonnées les plus populaires de l’île, mais également plusieurs autres moins achalandées qui conduisent hors des sentiers battus. Les descriptions et les cartes sont excellentes, et les conseils très judicieux. Disponible sur amazon.ca
Cartes de randonnées publiées par Mál og menning
Des cartes détaillées sont indispensables à tous ceux qui s’aventurent hors des sentiers balisés. On peut en trouver d’excellentes dans les centres d’informations des plus grandes « villes ». N’hésitez pas à débourser les 2000 couronnes islandaises pour vous en procurer une de l’endroit où vous compter aller.
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