Gérer son anxiété pour mieux performer
4 janvier 2024
Guy Thibault
L’anxiété liée à la compétition fait partie du quotidien de nombreux athlètes. À ce sujet, voici ce qui ressort de l’étude L’anxiété compétitive en sport des scientifiques québécoises Véronique Boudreault et Joanie Thibault.
Cette anxiété se manifeste par un état de stress et d’appréhension face à l’issue d’une compétition. Bien que déplaisante, elle n’est pas forcément néfaste pour la performance sportive.
On distingue deux formes d’anxiété chez les sportifs : l’anxiété situationnelle, qui varie selon le contexte, et l’anxiété dispositionnelle, plus stable dans le temps. Chacune a une composante cognitive, avec des pensées comme des inquiétudes, et une composante physique, avec des symptômes comme la transpiration ou les palpitations.
Plusieurs facteurs influent sur le niveau d’anxiété ressenti par les athlètes. Ce niveau est généralement plus élevé chez les femmes, dans les sports individuels et chez les perfectionnistes.
Surtout, le contrôle que l’athlète croit avoir sur son anxiété est déterminant. Ceux qui s’en sentent maîtres peuvent même en tirer avantage pour se motiver et rester concentrés.
À l’inverse, trop d’appréhension nuit à la concentration et la performance s’effondre, phénomène bien connu sous le terme de choking (effondrement). Les athlètes perfectionnistes y sont plus vulnérables. Heureusement, des techniques comme la pleine conscience, la relaxation ou l’imagerie mentale permettent de réguler son anxiété.
Extrait de l’étude
« Une méta-analyse récente concernant l’efficacité des interventions pour gérer l’anxiété compétitive en sport, regroupant 37 études, a conclu que considérées dans leur ensemble, les interventions ciblant l’anxiété compétitive sont efficaces (…) les athlètes experts ou considérés élites, sont plus enclins (que les sportifs de moins haut niveau) à mettre à profit l’utilisation de stratégies pour gérer l’anxiété compétitive. Quel que soit le type d’intervention choisie, pour être efficaces dans les moments décisifs, elles doivent être entraînées par l’athlète dans différents contextes (…). Lorsque bien entraînées, ces stratégies peuvent aider l’athlète à se sentir mieux préparé et outillé pour gérer l’anxiété compétitive et performer malgré la pression. »
Bien dosée, l’anxiété liée à l’enjeu d’une compétition peut donc être une alliée de la performance sportive. Tout est une question de contrôle ! Les athlètes gagneraient à travailler leur confiance en soi pour transformer leur stress en énergie positive.
Apprendre à bien composer avec l’anxiété est l’un des objectifs de la préparation mentale, tout comme le développement de la force mentale. Voir notamment à ce sujet : Force mentale : y’a pas que les muscles dans le sport !
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