Bouger pour réduire l’appétit !
16 août 2017
Guy Thibault
Toute séance d’activité physique s’accompagne d’une dépense énergétique. On pourrait donc penser que bouger augmente l’appétit. L’étude britannique Appetite and energy intake responses to acute energy deficits in females versus males (2016) indique qu’au contraire, l’exercice physique modère l’appétit.
Les chercheurs voulaient savoir comment le corps compense un déficit énergétique, selon qu’il est créé par une restriction du nombre de calories absorbées ou par une séance d’exercice physique.
Les tests ont eu lieu alors que les 12 participantes sortaient d’une nuit de jeûne d’au moins 10 heures. Elles avaient accès à un buffet durant 30 minutes, et pouvaient manger autant qu’ils le désiraient.
Au cours du premier des trois tests de neuf heures chacun, il n’y avait ni restriction calorique, ni séance d’activité physique (situation témoin). Lors du deuxième test, effectué une semaine après, les sujets ont couru pendant 90 minutes à une intensité correspondant à environ 70 % de leur consommation maximale d’oxygène. Lors du troisième test, effectué quatre semaines après le premier, on a apprécié les effets de la restriction de l’apport calorique. Dans les deux cas, le déficit calorique était identique, soit 837 kcal.
Avec restriction de l’apport calorique, le taux de ghréline (hormone de la faim) était plus élevé, tandis que celui du peptide YY3-36 (qui supprime la sensation de faim) était moins élevé, d’où un plus grand appétit. Inversement, après la période d’exercice physique, le taux de ghréline était moins élevé, et celui du peptide YY3-36 était plus élevé.
Après restriction de leur apport calorique, les sujets ont ingéré plus de calories au buffet que les personnes qui avaient fait de l’exercice. La différence était importante : un tiers de plus, soit 944 kcal consommées en moyenne après une restriction calorique, contre 660 kcal après la séance d’activité physique.
Les résultats de cette étude vont dans le même sens que ceux d’autres recherches qui indiquent que l’exercice physique modère l’appétit, notamment en changeant le taux de certaines hormones.
Reste à savoir si les conclusions de cette étude menée auprès de sujets profitant d’une bonne condition physique peuvent également s’appliquer pour des personnes moins aptes à l’effort physique, par exemple des patients obèses. Il faudra également vérifier si la modération de l’appétit par l’activité physique se maintient longtemps.
Lectures suggérées
Effects of exercise intensity on plasma concentrations of appetite-regulating hormones : Potential mechanisms (2016)
Acute exercise and hormones related to appetite regulation : A meta-analysis (2014)
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