L’activité physique augmente la lipolyse, c’est-à-dire la mobilisation et l’utilisation du gras corporel. Le gras a une tendance fâcheuse à s’accumuler facilement autour de la taille (surtout chez les hommes) et autour des fesses et des cuisses (surtout chez les femmes).
Cela soulève des questions. Peut-on « faire fondre » la graisse d’une région donnée du corps en effectuant des exercices sollicitant les muscles de cette région ? Que penser des fameux « exercices-pour-les-hanches », « pour-le-ventre » ou « pour-les-cuisses » ?
En réalité, il n’est pas possible de maigrir localement par l’exercice. La seule façon de maigrir localement est l’ablation chirurgicale du tissu adipeux sous-cutané.
Cette opération s’appelle la panniculectomie. Le pannicule adipeux est le tissu adipeux qui se trouve sous la peau. Elle est réservée aux très gros obèses.
Pour que l’exercice fasse maigrir localement, il faudrait que les muscles utilisent de préférence comme carburants les acides gras provenant du tissu adipeux voisin. Il faudrait, par exemple, que les muscles fessiers utilisent de préférence les acides gras provenant du tissu adipeux accumulé sous la peau des fesses, et que les muscles abdominaux utilisent de préférence les acides gras provenant du tissu adipeux accumulé sous la peau du ventre. Ceci n’est pas possible car il n’existe pas d’échanges directs entre le tissu adipeux et les muscles voisins.
En effet, il n’y a pas de vaisseaux sanguins qui se rendent directement du tissu adipeux accumulé sous la peau des fesses jusqu’aux muscles fessiers, ni du tissu adipeux accumulé sous la peau du ventre jusqu’aux muscles abdominaux. Lorsque des acides gras sont libérés, ils sont déversés dans le sang, et les veines les emportent directement vers le cœur. Ils sont alors mélangés avec les acides gras provenant des autres régions du corps, et distribués avec eux, à l’ensemble du corps par la circulation artérielle.
Il n’y a donc pas plus de chances, lorsque les muscles fessiers travaillent, qu’ils utilisent des acides gras provenant du tissu adipeux accumulé sous la peau des fesses, plutôt que des acides gras provenant du tissu adipeux accumulé ailleurs. C’est la même chose pour les muscles abdominaux ou n’importe quel autre muscle.
Bref, lorsqu’un muscle travaille, il ne fait pas maigrir la région voisine : fesses, hanches, cuisses et abdomen. Il fait maigrir l’ensemble du tissu adipeux.
Notez cependant que certaines parties du tissu adipeux vont avoir tendance à « maigrir » plus rapidement que d’autres : c’est le cas par exemple du tissu adipeux placé autour des organes abdominaux et thoraciques. Au contraire, le tissu adipeux accumulé sous la peau (dont le rôle d’isolant est important) a tendance à « maigrir » plus lentement.
Pour en savoir davantage
En pleine forme : conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.
Péronnet, F., G. Thibault, M. Ledoux et G. Brisson (1991) Le marathon : équilibre énergétique, alimentation et entraînement du coureur sur route ; deuxième édition, Décarie, Montréal et Vigot, Paris, 438 p.
Merci!!! Ça remet les choses en perspective! Surtout tous ces articles qui prétendent le contraire! Merci!