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Produits sportifs supposément ergogènes, sous l’oeil critique des scientifiques

Il existe une grande variété de produits (boissons, suppléments, vêtements, souliers, etc.) sensés améliorer la performance ou la récupération. Plusieurs athlètes consomment ou utilisent ces produits. Si les fabricants n’hésitent pas à en clamer les effets bénéfiques sur la performance, très peu de ces produits ont des effets ergogènes prouvés, et certains pourraient même avoir des effets secondaires sérieux.

Dans l’étude The evidence underpinning sports performance products : A systematic assessment (2012), on s’est penché sur la question. Les chercheurs ont examiné des magazines de sport et de fitness, des magazines plus génériques ainsi que les sites web à la recherche de publicités annonçant des produits sensés améliorer la performance. Ils ont ensuite parcouru les sites Internet des différentes compagnies pour trouver les références scientifiques supportant les allégations quant aux effets sur la performance ou la récupération. Ils ont également contacté chacune des compagnies pour s’assurer que les publicités et références trouvées étaient complètes et exactes, vérifier si d’autres données existaient pour supporter les allégations et demander de leur acheminer toute référence pertinente, publiée ou non.

Ainsi, 74 rapports de recherche ont été dépouillés. Parmi eux, il n’y avait aucune revue systématique et près de la moitié n’avaient pas de groupe témoin, une lacune importante.

Dans les autres études, l’affectation des sujets aux conditions expérimentales et aux groupes témoin était rarement adéquate, et seulement 20 études avaient été exécutées en double-aveugle. Très peu de chercheurs avaient discuté les limitations de leur étude. Ainsi, 84 % des recherches ont été jugées à haut risque de biais et leurs conclusions sont donc susceptibles d’être contredites par d’autres travaux.

Seules 3 des 74 études ont été jugées de haute qualité et à faible risque de biais. Fait intéressant à souligner, dans ces trois études, on ne rapportait aucun effet positif de l’intervention qui soit statistiquement significatif.

Ainsi, les athlètes ne peuvent faire des choix éclairés quant à la consommation de produits censés améliorer la performance ou accélérer la récupération. Heureusement, certaines revues de littérature et méta-analyses existent, portant notamment sur la consommation de glucides pendant et après l’effort. Elles permettent de guider les choix des consommateurs.

Les promesses faites dans les annonces des différents produits visant à améliorer la performance ou la récupération sont donc rarement supportées par des études de qualité. Les entraîneurs et les athlètes devraient donc plutôt se fier aux revues de littérature et méta-analyses pertinentes.


Avec la participation de Myriam Paquette


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

  1. Serge dit :

    C,est vraiment difficile de si retrouver avec tout ces produits que les magasins mettre en étalage , j.ai vue dernierement une section d,environ quatre pieds par huit d,une multitude de produits de marque différente , c,est sur que c,est très lucratifs de vendre ces produits, mais pour nous simple sportif c,est a si perdre .

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