Besoin d’exercice physique : une impulsion vitale
10 janvier 2024
Guy Thibault
L’activité physique, trop souvent reléguée au second plan dans nos vies modernes, est en réalité un besoin fondamental de l’être humain, aussi crucial que manger ou boire.
Cette idée, soutenue par l’étude Humans have a basic physical and psychological need to move the body : Physical activity as a primary drive de Matthew A. Stults-Kolehmainen (2023), présente l’exercice physique comme une pulsion primaire, essentielle à notre survie et à notre bien-être.
La théorie exposée par ce scientifique états-unien se fonde sur l’hypothèse que la nécessité de bouger va bien au-delà de la simple recherche de santé ou de plaisir.
Elle serait intrinsèque à notre nature, une impulsion profondément ancrée dans notre psyché et notre physiologie. Cette perspective tranche avec la vision traditionnelle de l’activité physique, souvent perçue comme un moyen d’atteindre un objectif particulier, comme la condition physique, la performance sportive ou la perte de poids.
L’étude réfère un concept particulièrement révolutionnaire
Il s’agit d’un mécanisme biologique qui s’apparente à celui qui contrôle la température dans une pièce avec un thermostat. Ce concept d’« activitystat » veut que chaque personne a son niveau cible d’activité physique comme chaque thermostat a son niveau cible de température. Lorsque notre niveau d’activité physique s’éloigne de ce niveau de consigne, le corps et l’esprit cherchent à rétablir l’équilibre, poussant à l’action ou l’atténuant.
Stults-Kolehmainen présente en détail les observations qui permettent d’affirmer que l’exercice physique répond à plusieurs critères d’une véritable pulsion primaire, comme manger, boire, dormir et l’activité sexuelle :
- sa privation produit des sentiments de tension, tels qu’une envie ou un besoin, en particulier les sentiments d’impatience, d’agitation, d’hyperactivité ou d’enfermement ;
- la satisfaction du besoin réduit rapidement la tension – on peut être rassasié ;
- il peut être provoqué par certains aspects de l’environnement ;
- il est sous contrôle homéostatique ;
- il y a un « appétit » pour le mouvement, mais aussi une aversion ;
- il y a une évolution dans le temps.
Les implications de cette recherche sont vastes
Si le mouvement est un besoin fondamental, son absence ou sa restriction peut avoir des conséquences négatives sur notre santé physique et psychologique. Cela pourrait expliquer pourquoi l’inactivité est associée à un large éventail de maladies, tant physiques que mentales.
Bouger trop peu n’est pas naturel. Cela soulève également des questions sur notre mode de vie sédentaire et les défis que cela pose pour notre bien-être.
L’auteur propose ainsi une réflexion profonde sur la place du mouvement dans nos vies. Il nous invite à reconnaître l’exercice physique comme une composante essentielle de notre humanité, plutôt que de continuer à voir le travail musculaire comme un simple vecteur de mise en forme ou une nécessité pour répondre à des normes esthétiques.
Cette perspective peut transformer notre approche de l’activité physique, la plaçant au cœur de notre quête de bien-être et de bonheur.
Bref, cette recherche nous invite à repenser notre relation avec le mouvement. Plutôt que de le voir comme une corvée ou un luxe, il est temps de le reconnaître comme un besoin fondamental, vital pour notre équilibre et notre épanouissement. En embrassant cette vision, nous pouvons ouvrir la voie à une vie plus saine, plus heureuse et plus en harmonie avec notre nature profonde.
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