Une aspirine avant un marathon ?
1 septembre 2019
Xavier Bonacorsi
Aux États-Unis en 2014, 550 637 coureurs auraient complété un marathon. En 1976, on en comptait que 25 000. En plus d’augmenter en popularité, on remarque que l’âge moyen des marathoniens est en hausse (femmes : 37 ans ; hommes : 40 ans). En 2015 (toujours aux É-U), on a recensé plus de 285 000 hommes marathoniens de 40 ans et plus.
Aussi les incidents soudains d’arrêt cardiaque lors d’un marathon sont-ils moins rares. Ils seraient aujourd’hui de 1 sur 50 000.Une proportion qui peut paraitre faible, mais rappelons qu’à lui seul, le marathon de New-York est complété par plus de 52 000 personnes !
On note aussi que la majorité des incidents touchent des hommes de 40 ans et plus (dont plusieurs n’ont aucun antécédent de nature cardiaque), et se produisent généralement dans les sept derniers kilomètres.
Dans Can pre-race aspirin prevent sudden cardiac death during marathons ? (2017), des chercheurs (dont le reputé mais controversé Tim D. Noakes) rapportent que :
- le risque d’infarctus diminue de 44 % lorsque de l’aspirine est prise de manière préventive.
- l’infarctus du myocarde est la cause la plus importante de mort soudaine chez les hommes de 30 ans et plus, incluant lors de marathons.
En se basant entre autres sur ces données, l’International Marathon Medical Directors Association recommande maintenant aux hommes de 40 ans et plus (même ceux qui n’ont aucun antécédent cardiaque) de prendre un comprimé d’aspirine avant de se lancer sur le bitume pour 42,2 kilomètres.
Avant d’adopter une telle pratique, il faut bien sûr s’assurer qu’elle ne cause pas de complication, comme des maux gastro-intestinaux, ainsi qu’avoir l’aval de son médecin.
Si les préparateurs physiques de Pheidippides avaient su cela, parions que l’histoire de l’origine du marathon ne serait pas aussi « romantique »… Mais en 490 avant notre ère, on ne savait pas de telles choses…
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