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Comment piloter votre vélo dans une descente en lacets

D’abord, veillez à ce que votre équipement soit irréprochable : freins, jantes, etc. Avec les camarades d’entraînement convenez préalablement d’un lieu de regroupement au pied de la montagne.

Certaines personnes vous inviteront peut-être à ne pas avoir peur de négocier les virages à vitesse élevée. Nous vous recommandons plutôt « d’écouter » votre peur. Accordez-vous toujours une marge de sécurité en vous répétant : « Je ne prends aucun risque ». Vous pourrez descendre plus rapidement lorsque vous aurez appris à bien maîtriser les techniques de pilotage.

Entamez chaque virage en vous rappelant qu’il peut y avoir des surprises : sable, gravillons, pierres. Dans certains endroits, par exemple en Corse, le risque qu’un animal sauvage vous surprenne en plein virage est assez élevé !

Portez surtout votre regard le plus loin possible afin d’ajuster à la fois votre vitesse et votre trajectoire en fonction de ce qui s’envient, tout en examinant rapidement le revêtement des quelques 100 m devant vous, à une fréquence d’autant plus élevée que la vitesse est grande. Freinez avant la courbe, sans attendre au dernier moment et en utilisant davantage le frein arrière qu’avant. Pendant le freinage, tenez-vous constamment prêt à relâcher les freins en cas d’adhérence réduite ou de roue qui se met à glisser.

Avant l’entrée de la courbe, allez vous placer à l’extérieur, le long de l’accotement (virage à gauche) ou de la ligne centrale si, évidemment, la voie est libre (virage à droite). Quand deux courbes s’enchaînent rapidement, cela laisse peu de distance pour se replacer, d’où la nécessité de bien anticiper. « Devinez » la fin de la courbe pour emprunter une trajectoire vous permettant de frôler son apex (sans traverser du côté de la voie en sens inverse). Après l’apex, veillez à suivre une courbe qui ne vous déporte pas trop près de l’accotement. Allouez-vous une marge de sécurité d’environ un tiers de la largeur de la voie descendante. Vous apprécierez plus particulièrement cette bande tampon si la courbe se termine de façon plus serrée que prévu ou si une section plus glissante vous surprend. Évitez de freiner brusquement en courbe et de resserrer brusquement l’angle d’attaque. La force centrifuge doit évoluer tout doucement.

Dans la courbe, s’il y a une section où la surface est potentiellement glissante (eau, huile, sable, gravillons, etc.), adoptez un angle moins serré de virage, et ne reprenez une trajectoire agressive que quelques centimètres après la section glissante (l’eau ou le sable retenus sur les pneus peut en réduire l’adhérence).

N’inclinez jamais la tête. Au contraire, il faut la garder verticale : cela facilite le travail de l’oreille interne pour assurer l’équilibre. Sortez le genou du côté intérieur de la courbe. Cela permet de pencher un peu moins le vélo, d’où un risque réduit de glisser. L’enchaînement rapide de virages suppose un léger et subtil pivotement du bassin et d’extension des bras. Pour découvrir cette technique et la pratiquer, faites un exercice sur une descente bien droite, sans circulation : enchaînez rapidement de courts virages en zigzag sur quelques centaines de mètres.

Certains recommandent de mettre le poids sur la pédale du côté externe du virage plutôt que de rester bien assis sur la selle. Il est vrai que l’on met ainsi plus de poids sur la roue avant, ce qui en augmente l’adhérence. Mais cela peut fatiguer inutilement les muscles de la cuisse et du mollet. Essayez les deux méthodes pour choisir celle qui vous convient le mieux.

N’essayez jamais de reproduire les schémas de vitesse et de trajectoire du cycliste qui vous précède. Trouvez plutôt la technique qui convient à votre expertise, à vos habiletés et à votre « lecture » des courbes et du revêtement.

Profitez des descentes pour récupérer de la montée. La prochaine ascension sera ainsi d’autant plus souriante !


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

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