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Triathlon : nager moins vite pour rouler et courir plus vite !

On sait que les efforts déployés lors des premières parties du triathlon peuvent se répercuter sur le reste de la compétition et donc en affecter le résultat final. Toutefois, la plupart des études effectuées sur ce sujet portent surtout sur les effets de l’effort déployé lors de la partie cycliste sur la performance lors de la partie course à pied. Il existe moins de données sur les effets de l’effort déployé lors de la partie natation sur la performance lors de la partie cycliste et sur la performance globale.

Dans l’étude Effect of swimming intensity on subsequent cycling and overall triathlon performance (2005), neuf triathloniens entraînés (âge = 21,2 ans ; VO2max = 68,8 ml/kg/min, en moyenne) ont pris part à trois triathlons de type sprint (750 m à la nage, 20 km à vélo et 5 km à la course), où les parties natation furent effectuées à 80 à 85 %, 90 à 95 % et 98 à 102 % de la vitesse de nage de l’essai de référence en natation. Les parties subséquentes de vélo et de course à pied furent effectuées à intensité maximale lors des trois triathlons.

Vitesse relative de nage

Cadence de nage (cycles/min) Distance par cycle (m/cycle) À vélo (secondes) En course
à pied (secondes)

Total triathlon (secondes)

80 à 85 % 25,5 2,2 1654,1 1208,7 3658,1
90 à 95 % 29,0 2,2 1682,3 1258,0 3681,0
98 à 102 % 32,1 2,7 1808,7 1265,1 3763,4

Les meilleurs résultats dans les parties vélo et course à pied et le meilleur résultat global au triathlon ont été obtenus lorsque la partie natation a été effectuée à la vitesse la moins élevée (80 à 85 % de la vitesse de référence).

Par ailleurs, l’effort perçu était beaucoup plus élevé après la natation à vitesse très élevée (15 ; sur une échelle allant jusqu’à 20) et après la partie cycliste (16), comparativement à après la natation à la vitesse la moins élevée (10 et 15, respectivement). Cette étude fut l’une des premières à s’intéresser à l’effet de l’intensité de l’effort déployé lors de la partie natation sur le reste du triathlon.

Concrètement, elle suggère que la stratégie de répartition de l’effort en triathlon doit tenir compte de l’effet que peut avoir l’intensité de la partie natation sur le résultat global du triathlon. À noter cependant qu’à cela s’ajoutent d’autres considérations stratégiques, comme la possibilité de se retrouver avec le bon peloton dans la partie cycliste.


Lectures suggérées
Drafting during swimming improves efficiency during subsequent cycling (2003)
Does prior 1500-m swimming affect cycling energy expenditure in well-trained triathletes ? (2005)


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Xavier Bonacorsi

Photographe, kinésiologue, constructeur et disciple de la maxime : « la vie se passe dehors »; Xavier écrit pour divers magazines de photographie, d'entraînement, de santé et de plein-air. Vous pouvez suivre ses aventures : @xavierbonacorsi

  1. Yannick Beaumont dit :

    Bonjour. Très intéressant comme synthèse. Question de curiosité, est ce qu'il est possible de savoir si in document support à l'étude vient nous indiquer ce qui suit :
    1) Qu'est ce que la vitesse de l'essai de nage. Est-ce une sorte de FTP en natation. Devons nous comprendre que si les triathletes ont été à 102% de cette vitesse, l'essai de nage est assurément de moins de 750m (distance sprint);
    2) Comment ont ils calculés la cadence de nage et également le cycle de nage, par exemple, est ce le nombre de coup de pied additionné du nombre de coups de bras. Est ce que l'on peut nous le définir sachant que la technique (kick – stoke) varie beaucoup d'un athlète à un autre;
    3) avez vous une idée du pourquoi la distance par cycle est identique pour les 2 premières vitesses. Est ce une question trop technique.
    Merci beaucoup d'avoir partagé, bon congé de Pâques.

    1. Xavier Bonacorsi dit :

      Bonjour Yannick…

      pour obtenir réponses à vos questions, vous pouvez avoir accès à l'article au complet ici : https://bjsm.bmj.com/content/39/12/960.long

      Bon congé de Pâques à vous !

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