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Entraînement par intervalles courts : récupération active ou passive ?

Les séances d’entraînement par intervalles courts sont associées à de nombreux effets bénéfiques, notamment l’amélioration de l’aptitude aérobie et de la capacité anaérobie. L’alternance des fractions d’effort à haute intensité et des périodes de récupération convient tout autant aux sportifs d’endurance qu’à ceux pratiquant des sports qui exigent force, puissance et vitesse (ex. sports collectifs, de raquette, de combat). Toutefois, on ignore quel est le type de récupération – active ou passive – qui est le plus avantageux. Cette étude avait pour but de comparer les effets de ces deux types de récupération sur l’amélioration du VO2max, de la vitesse maximale aérobie (VMA) et de la performance à intensité sous-maximale.

Les participants de l’étude de Abderrhman, Effects of recovery mode (active vs. Passive) on performance during a short high-intensity interval training program : A longitudinal study (2013), des étudiants en éducation physique, ont été divisés en trois groupes :

– Groupe expérimental A : séances d’entraînement par intervalles de course à pied avec récupération active (2 séries de 8 à 10 répétitions de 30 secondes d’effort à 100-110 % de la VMA, suivis par 30 secondes de récupération à 50 % de la VMA ;

– Groupe expérimental B : séances d’entraînement par intervalles de course à pied avec récupération passive (deux séries de 12 à 15 répétitions de 30 secondes d’effort à 100-110 % de la VMA, suivis par 30 secondes de récupération passive) ;

– Groupe témoin : sans entraînement.

Résultats
Après sept semaines, les participants des deux groupes expérimentaux avaient augmenté leur VMA. Toutefois, des augmentations du VO2max ont été constatées uniquement chez les participants du groupe A (récupération active). Ceux du groupe B (récupération passive) ont davantage augmenté leur aptitude à maintenir longtemps un effort intermittent. Aucune différence n’a été observée entre ces groupes quant au temps avant épuisement à 90 % ou à 95 % de la VMA.

Ces résultats suggèrent que la récupération passive tout autant que la récupération active ont leur place dans l’entraînement par intervalles courts.


Avec la participation de Joanie Caron


Lectures suggérées
Effects of active recovery between series on performance during an intermittent exercise model in young endurance athletes (2004)
Influence of recovery mode (passive vs. active) on time spent at maximal oxygen uptake during an intermittent session in young and endurance-trained athletes (2007)


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

  1. Francis dit :

    Intéressant! Par contre il faut selon moi tenir compte de l'athlète et de son expérience. Une série comme la série du groupe A est assez "raide"

    De plus, les différences entres les 2 groupes viennent un peu altérer l'effet de comparaison.

  2. Errol Desfossés dit :

    je remarque que le groupe avec récupération passive pouvait compléter jusqu'à 30 intervalles, alors que el groupe avec récupération active était limité a 20 intervalles. Cela joue possiblement sur les résultats ainsi le premier groupe avait une séance plus intense donc le vo2 max s'est amélioré. Le deuxième groupe complétait plus de répétitions donc a amélioré sa capacité à compléter un plus grand nombre d'intervalles. Je serais curieux de voir les résultats d'une étude qui maintiendrait le même nombre d'intervalle mais qui ne modifierai que la nature de la pause de récupération( active ou passive)

  3. Gino dit :

    Il semble avoir 24 personnes au total. 6 dans le groupe contrôle et 9 dans les deux autres groupes. Mon cours de stat est loin mais l'échantillon me semble très (trop)? petit.

    1. Thibault dit :

      Effectivement, l'échantillon était plutôt petit (9 sujets par groupe expérimental); c'est souvent le cas dans ce genre d'études. À noter cependant que les différences sont statistiquement significatives. Il faudra examiner et mener d'autres recherches pour mieux cerner l'intérêt de la récupération passive et de la récupération active. Celle-ci me semble d'intérêt : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27994556

      1. Gino dit :

        la séance avec la récupération passive était plus 'facile' car le 30 secondes d'intervalle était couru relativement à la même vitesse pour les deux groupes. La différence venait peut-être seulement de séance en générale plus facile. Ce qui expliquerait aussi la possibilité de garder l'effort maximale plus longtemps…. Bravo M. Thibault pour vos écrits.

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