La ménopause s’accompagne généralement de changements de la composition corporelle : augmentation de la masse adipeuse et diminution de la masse musculaire. Il y a ralentissement du métabolisme de repos (phénomène associé au vieillissement et à la perte de masse musculaire) et diminution de la concentration en œstrogènes, de sorte que la masse adipeuse a tendance à se loger dans l’abdomen, ce qui augmente les risques de maladies cardiovasculaires. En moyenne, les femmes ménopausées gagnent généralement près de 0,7 kg et 0,7 cm de tour de taille, par année.
On sait que l’entraînement aérobie peut, à condition d’être combiné à une alimentation hypocalorique, faciliter la perte de poids et son maintien après amaigrissement. Cependant, encore peu d’études mettent en évidence les effets salutaires de la musculation dans le contrôle du poids.
Dans l’étude Resistance training predicts 6-yr body composition change in postmenopausal women (2009), plus de 250 femmes ont été réparties en deux groupes (témoin et exercice). Les séances de musculation effectuées trois fois par semaine comprenaient deux séries de six à huit répétitions sollicitant les principaux groupes musculaires.
Les résultats de cette étude révèlent que la musculation permet de stabiliser la masse adipeuse abdominale, préserver la masse musculaire et maintenir le poids corporel à long terme.
Les mécanismes pouvant expliquer ces résultats sont liés d’abord et avant tout au métabolisme de repos. En effet, la musculation s’est accompagnée d’une augmentation de la masse musculaire et du métabolisme de repos correspondant à environ 10 kcal par jour, soit 3650 kcal par année, soit à peu près l’équivalent de 0,5 kg de gras. Rappelons qu’une augmentation de la masse musculaire va de pair avec une augmentation de la sensibilité à l’insuline et, donc, avec une diminution de la tendance à accumuler de la graisse.
En conclusion, les femmes ménopausées auraient intérêt à faire de la musculation au moins deux fois par semaine pour maintenir leur masse musculaire et leur métabolisme de repos, et pour prévenir le gain de masse adipeuse abdominale.
Avec la participation d’Annabelle Dumais
Les exercices de force provoquent des pics de sécrétion d'hormone de croissance, qui favorisent l'utilisation des "graisses" à des fins énergétiques et l'entretien optimal de la masse musculaire, ça serait idiot de se prive de ce genre d'exercices 🙂
Question d'une de mes clientes :
A ce que je comprend de l'étude, ils ont pris des femmes sédentaire et leurs ont fait faire de l'exercice. Elles ont perdu du poids et ce poids est resté stable 6 ans. Ma compréhension est elle ok ? Si oui du fait qu'ils ont pris un groupe sédentaire, je crois qu'il est certain que la perte de poids est due à l'activation, ménopause ou pas, non ?
Les auteurs interprètent leurs résultats en évoquant l'augmentation de la masse musculaire découlant de la musculation. On pourrait sans doute obtenir les mêmes résultats avec un groupe de femmes physiquement actives qui augmentent leur niveau d'activité physique. À noter cependant que l'augmentation du niveau d'activité physique ne s'accompagne pas nécessairement d'une diminution de la masse grasse, car les mécanismes régulateurs de l'appétit peuvent provoquer une augmentation de l'apport calorique (sans même qu'on s'en rende compte) dès lors qu'il y a augmentation de la dépense énergétique. Par ailleurs, le gain de masse musculaire avec la musculation n'est généralement pas très élevé (1-2 kg) chez les adultes de plus de 50 ans, à moins d'en faire beaucoup. Et, curieusement, il arrive que la masse musculaire augmente sans que le métabolisme de repos augmente. Ce ne sont pas toutes les études qui mènent exactement au mêmes conclusions que la recherche que nous présentons dans la présente fiche de Nature-humaine.ca