Triathlon : s’hydrater au bon moment !
5 février 2017
Guy Thibault
La position finale au triathlon de distance olympique (1,5 km de nage, 40 km de vélo et 10 km de course à pied) se décide souvent dans le dernier segment de l’épreuve, soit celui de la course à pied. Un facteur clé de la performance au triathlon est l’hydratation. En effet, selon plusieurs études, le déficit hydrique serait l’une des principales causes de fatigue précoce. Or, beaucoup de triathloniens s’hydratent peu pour éviter l’inconfort gastro-intestinal.
Le segment vélo représente le moment le plus approprié pour s’hydrater. C’est effectivement pendant cette partie de l’épreuve que l’on peut boire sans perdre de temps. À vélo, l’estomac peut recevoir un plus grand volume d’eau qu’en course à pied sans provoquer d’inconfort gastro-intestinal.
Des recherches révèlent qu’il faut compter 15 à 30 minutes avant que la majeure partie de l’eau ingérée ne sorte de l’estomac pour être absorbée. Ainsi, boire en trop grande quantité vers la fin du segment de vélo peut causer un inconfort gastro-intestinal et une sensation de lourdeur pendant la course à pied.
Les auteurs de The timing of fluid intake during an Olympic distance triathlon (2006) ont voulu savoir si la performance pendant la partie course à pied d’un triathlon de distance olympique pouvait être améliorée selon le moment où des quantités semblables de liquide sont ingérées pendant le segment de vélo. Sept triathloniens âgés de 18 à 35 ans participant à des compétitions depuis au moins six mois ont pris part à deux simulations de triathlon dans un intervalle de 7 à 10 jours.
Dans l’une des simulations, ils devaient boire 177 ml (6 oz) d’eau aux 8e, 16e, 24e et 32e kilomètres de la partie vélo (hydratation précoce), alors que dans l’autre, c’était plutôt aux 10e, 20e, 30e et 40e kilomètres (hydratation tardive), pour un total de 710 ml (24 oz), soit un volume équivalent à la capacité d’un bidon cycliste standard. L’alimentation et la pratique d’activités physiques avant chaque simulation ont été standardisées et étaient semblables dans les deux cas. Pendant la seconde simulation, les chercheurs ont guidé les athlètes pour qu’ils maintiennent la même cadence à la natation et au vélo que pendant la première simulation.
Résultats
Par rapport à l’hydratation tardive, l’hydratation précoce s’est accompagnée, au 10 km de course à pied, d’une performance moyenne 3 % plus rapide (1 min 19 s). Aucune différence significative n’a été notée en ce qui a trait à la perception de l’effort, la consommation d’oxygène (VO2) et la fréquence cardiaque.
Ainsi, les athlètes ont couru à une vitesse plus élevée lorsqu’ils s’étaient hydratés plus tôt pendant le segment vélo. Par ailleurs, les écarts de temps les plus importants semblaient apparaître dans les derniers kilomètres (les plus décisifs) de la course à pied.
En conclusion, le fait de s’hydrater plus tôt pendant le segment vélo améliore la performance au triathlon de distance olympique. Reste à savoir si l’on peut accentuer les gains de performance en avançant encore plus l’hydratation ou en réduisant progressivement le volume de liquide ingéré tout au long du segment vélo du triathlon.
Avec la participation de Kathryn Adel et Myriam Paquette
Louiseval@hotmail.com