La performance dans les sports cyclistes dépend surtout de la puissance aérobie maximale (puissance développée lorsque le VO2 atteint sa valeur maximale au cours d’un test progressif), de l’endurance et de la capacité anaérobie, mais aussi de l’efficacité de pédalage. L’efficacité « brute » de pédalage est le ratio entre la puissance de pédalage développée et l’énergie dépensée.
On a cru pendant longtemps qu’il est impossible d’améliorer son efficacité de pédalage : les premières études (menées auprès d’un nombre généralement petit de sujets) ne révélaient aucune différence entre l’efficacité de pédalage des cyclistes de niveau moyen et élevé. Mais plus récemment, en employant de meilleurs devis de recherche, on a démontré que l’efficacité de pédalage s’améliore avec l’entraînement.
Dans leur article The effects of training on gross efficiency in cycling : A review (2009), les auteurs décrivent les méthodes de mesure de l’efficacité de pédalage (efficacité « brute », « nette » et « delta ») et démontrent que la marge d’amélioration possible de cette qualité qui a sans doute une composante biomécanique et une composante physiologique correspond à une amélioration relativement importante de la performance, d’où l’intérêt de la mesurer chez les coureurs cyclistes pour en apprécier l’évolution.
Il semble que les méthodes d’entraînement les plus susceptibles d’améliorer l’efficacité de pédalage soient la musculation et l’entraînement par intervalles composé de périodes d’effort d’intensité très élevée.
Les conclusions de cette recension des études scientifiques indiquent que les cyclistes auraient intérêt à suivre l’évolution de l’efficacité de leur coup de pédale. Dans les recherches, cette mesure a rarement été effectuée à haute intensité, ce qui serait pourtant pertinent, puisque c’est généralement dans les moments où l’intensité est particulièrement élevée que les cyclistes peuvent se démarquer.
Pour en savoir davantage
Thibault G. Entraînement cardio, sports d’endurance et performance. Vélo Québec Éditions, Collection Géo Plein Air, 264 p., 2009.
Il vaudrait mieux utiliser le terme "rendement" plutôt qu'"efficacité", notion plutôt flou en français de France 🙂