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S’acclimater à la chaleur pour mieux performer à la fraîcheur !

Si on sait que s’acclimater à la chaleur est un gage de meilleures performances dans les sports d’endurance pratiqués à la chaleur, certaines recherches indiquent que l’acclimatation à la chaleur permet également d’améliorer la performance dans les sports d’endurance pratiqués dans un environnement frais : on remarque une diminution de la consommation d’oxygène (VO2), de l’oxydation du glycogène musculaire et de la lactatémie sanguine, une augmentation du volume plasmatique, et une amélioration de l’efficacité cardiaque.

Dans leur étude Heat acclimation improves exercise performance (2010), S Santiago et ses collègues ont voulu déterminer l’effet d’une acclimatation à la chaleur sur la puissance aérobie maximale, la performance au contre-la-montre et le seuil anaérobie, dans des conditions de température fraîche, soit 13°C.

Douze cyclistes entraînés ont pris part à un protocole d’acclimatation à la chaleur d’une durée de 10 jours. Celui-ci fut composé de 10 séances d’entraînement sur ergocycle. Chacune des séances comprenait 2 périodes de 45 min à 50 % du VO2max à une température de 40°C, séparées par une période de repos de 10 min.

Au préalable, on avait mesuré la performance des sujets à des températures de 13°C et de 38°C.

Les résultats révèlent :
– une augmentation du VO2max de 5 % à 13°C et de 8 % à 38°C,
– une amélioration de la performance au contre-la-montre de 6 % à 13°C et de 8 % à 38°C,
– une augmentation du seuil anaérobie de 5 % à 13°C et de 5 % à 38°C,
– une augmentation de l’efficacité cardiaque de 9,1 % à 13°C et de 4,5 % à 38°C.

Un groupe témoin composé de huit sujets de condition physique similaire a pris part au protocole d’entraînement, mais dans des conditions de température fraîche (13°C). Aucun changement de leur performance n’a été noté.

La présente étude indique que l’acclimatation à la chaleur améliore nettement la performance, tant dans des conditions de température fraîche (13°C) qu’élevée (38°C). Comme les auteurs de l’étude le suggèrent, les effets de cette pratique s’apparentent à ceux obtenus lors d’une acclimatation à l’altitude. Une acclimatation à la chaleur est toutefois beaucoup plus simple et moins dispendieuse.

De futures études pourraient définir les paramètres optimaux d’entraînement à la chaleur, comme la température, la durée et l’intensité des séances d’entraînement ainsi que la durée de la période d’acclimatation. Les athlètes peuvent dores et déjà miser sur l’acclimatation à la chaleur pour améliorer leurs performances, dans des compétitions effectuées tant en environnement chaud que frais. D’où l’intérêt d’un stage d’entraînement hivernal dans un pays chaud ou, à défaut, de la stratégie scandinave de prendre régulièrement un bain sauna !


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Xavier Bonacorsi

Photographe, kinésiologue, constructeur et disciple de la maxime : « la vie se passe dehors »; Xavier écrit pour divers magazines de photographie, d'entraînement, de santé et de plein-air. Vous pouvez suivre ses aventures : @xavierbonacorsi

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