Performance en vélo de montagne (VTT, cross-country) : n’oublions pas l’aptitude anaérobie !
16 novembre 2016
Guy Thibault
Étant donné que les épreuves de cross-country en vélo de montagne (VTT) durent habituellement environ deux heures, on croit généralement que l’aptitude anaérobie (capacité de pédaler très intensivement pendant une courte période de temps à une ou plusieurs reprises) est beaucoup moins importante que l’aptitude aérobie (aptitude des poumons, du coeur et des muscles à effectuer un effort prolongé) dans ce sport.
Toutefois, puisque les cyclistes sont amenés à pédaler à des puissances dépassant celle correspondant à leur consommation maximale d’oxygène (VO2max), notamment dans les courtes montées abruptes et les dépassements, on peut penser que l’aptitude anaérobie (ou l’aptitude à enchaîner des efforts très intenses) est aussi un déterminant important de la performance en vélo de montagne.
Dans Relationship between anaerobic cycling tests and mountain bike cross-country performance (2012), on a donc examiné la corrélation entre l’aptitude anaérobie (évaluée en laboratoire) et la performance lors d’une course régionale (142,8 ± 15,4 minutes). Les sujets étaient 13 cyclistes de niveau régional et national. Les résultats de trois sujets n’ont pu être utilisés à cause de problèmes mécaniques survenus durant la course.
Les puissances maximale et moyenne ont été mesurées à l’aide du test Wingate (30 secondes) et du test Wingate modifié. Le test Wingate modifié est composé de cinq répétitions du test Wingate de 30 secondes, séparées de 30 secondes de repos passif.
Aucune corrélation n’a été trouvée entre la puissance maximale ou moyenne lors du test Wingate et la performance à la course régionale. Toutefois, la moyenne des cinq puissances maximales développées lors des efforts de 30 secondes était très fortement corrélée à la performance (temps requis pour compléter la course).
On peut en conclure que l’aptitude à répéter des efforts très intenses est un déterminant majeur de la performance en cross-country et que le test Wingate modifié est pertinent pour l’évaluation des cyclistes. Ces résultats suggèrent que ces derniers auraient avantage à exécuter des séances d’entraînement comprenant de fréquentes pointes d’effort très intenses.
Avec la participation de Myriam Paquette.
Aucun commentaire
Soyez le premier à laisser le vôtre !