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Éclairage sur la dépression saisonnière

Dans l’hémisphère nord, pendant les mois de grisaille – novembre à mars –, plusieurs personnes ressentent une fatigue extrême, manquent d’entrain et d’intérêt. C’est la dépression saisonnière, empreinte de morosité. Même s’entraîner, normalement source de plaisir, peut devenir une corvée.

Nous connaissons tous des variations saisonnières de l’humeur, de l’appétit, de la masse corporelle et de l’énergie entre l’hiver et l’été. Mais certaines personnes (une sur deux) éprouvent des changements plus marqués : elles dorment plus longtemps, mangent plus, surtout des aliments sucrés, prennent du poids et manquent d’ardeur. Et d’autres, moins chanceuses (environ 5 % de la population), présentent les symptômes d’une grave dépression saisonnière.

Affecté par ce trouble affectif saisonnier, on se sent particulièrement triste, on éprouve des problèmes de concentration et de mémoire, une grande fatigue, des difficultés à entreprendre des activités sportives ou autres, de la dévalorisation, voire de la culpabilité et des idées noires.

Le problème est biologique et complexe. Il s’expliquerait par un trouble de la sécrétion de la mélatonine (hormone du sommeil), une diminution de la sensibilité rétinienne de l’œil, ou d’autres mécanismes physiologiques. Chose certaine, il ne s’agit pas de paresse ou de faiblesse de caractère !

Puisque la dépression saisonnière résulte d’un manque de lumière, en général, il suffit de s’exposer à un éclairage d’intensité lumineuse suffisante pour compenser. L’appareil de luminothérapie est une lampe qui émet une lumière blanche, faible en UV, de 10 000 lux. Ce modèle de Verilux reçoit de très bons commentaires

S’y exposer 15 à 30 minutes chaque matin de l’automne au printemps donne d’excellents résultats chez 60 à 90 % des personnes affectées. En quelques jours seulement, l’humeur s’améliore. Mais pour profiter au maximum des bienfaits, l’exposition doit se faire les yeux ouverts.

Il va s’en dire qu’en l’absence de réponse à cette thérapie ou en présence d’une dépression sévère ou d’idées suicidaires, un suivi médical est indispensable et à privilégier.

Même si vous êtes une personne insensible aux saisons, faire de l’exercice, profiter au maximum d’une exposition à la lumière naturelle de l’extérieur, et augmenter l’intensité de la lumière ambiante à la maison comme au boulot seront profitables et bénéfiques.


Lectures suggérées

Canadian Consensus Guidelines for the Treatment of Seasonal Affective Disorder (1999)
Winter Blues (1998)
Reportage sur radio-canada
Prévenir et guérir : lumière sur la dépression saisonnière, de Zwiebel P,  Journal Santé, décembre 2000.


Avec la participation de Pierre Zwiebel, M.D. Département de Psychiatrie, CIUSSS du Saguenay


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

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