Geindre augmente la force et déconcentre l’adversaire !
19 novembre 2019
Xavier Bonacorsi
Particulièrement observée chez les joueurs (surtout les joueuses) de tennis, la pratique de fortement geindre au moment de frapper la balle ne serait pas qu’une (déplaisante) mauvaise habitude. Elle aurait des objectifs stratégiques bien précis.
Dans Grunting’s competitive advantage : Considerations of force and distraction (2018), une étude effectuée auprès d’athlètes d’arts martiaux, où la force explosive est très sollicitée, on a observé une augmentation de 9 % de la force lors de coups de pied effectués en geignant ou criant.
Dans une autre étude : Some factors modifying the expression of human strength, (1961), une augmentation de 12 % de la force fut observée lors d’un exercice isométrique des fléchisseurs du poignet quand les sujets criaient.
En plus d’augmenter la force de manière significative lors d’un effort intense et explosif, ces cris ou geignements auraient également un effet dérangeant sur la concentration de l’adversaire.
Au tennis par exemple, lorsqu’émis exactement au même instant où l’on frappe la balle, ils diminueraient la rapidité avec laquelle l’adversaire détermine la direction de la balle, ce qui ralentit leur temps de réaction…
À un point tel que certains considèrent ce « cri de guerre » comme un geste de tricherie.
En 2012, la Women’s Tennis Association s’est même penché sur l’idée d’un éventuel règlement pour l’interdire, ou à tout le moins en diminuer l’intensité. Règle qui n’a, on le sait, pas vu le jour.
Dans leurs conclusions, les auteurs de l’étude sont d’ailleurs d’avis que geigner ne devrait pas être considérer comme un geste de tricherie, puisque qu’il s’agit d’une « stratégie » ayant comme objectif d’augmenter la force ; et que s’il nuit à la concentration des adversaires, ce n’est pas son but premier, et que c’est donc sur ceux-ci qu’incombent la responsabilité de développer une contre-stratégie pour l’ignorer !
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