
Sourire à intervalles pour courir plus vite !
15 février 2019
Xavier Bonacorsi
Si le Kenyan Eliud Kipchoge souriait périodiquement alors qu’il tentait de briser la barrière des 2 h au marathon (lors de l’événement Breaking2 Marathon, organisé par Nike en mai 2017), ce n’est pas parce qu’il délirait dans un torrent d’endorphines. En fait, montrer ses dents faisait partie de l’arsenal de moyens ergogènes qui lui avaient été recommandés par les experts !
Les auteurs de l’étude The effects of facial expression and relaxation cues on movement economy, physiological, and perceptual responses during running (2017), se sont penchés sur les effets que pourraient avoir des expressions faciales (sourire, froncement des sourcils, visage neutre, etc.) sur la performance en course à pied.
Voici ce qui ressort de leurs observations :
- une augmentation de 2 % de l’efficacité de la foulée chez les coureurs qui sourient,
- une augmentation de la perception de l’effort chez ceux qui froncent les sourcils.
Sourire augmenterait l’état de relaxation (à l’effort tout comme au repos), ce qui diminuerait l’activité du système nerveux sympathique (et donc la fréquence cardiaque) ainsi que la tension musculaire. Le tout s’accompagnerait d’une meilleure concentration, d’où une amélioration du geste sportif, autrement dit, une foulée plus efficace.
On sait par ailleurs que la douleur est un important déterminant de l’intensité de l’effort : plus ça fait mal, plus on a tendance à réduire la cadence. Alors si le sourire diminue la perception de l’effort, évitons de faire la moue !
Les chercheurs précisent que pour être efficace, le sourire doit être authentique ; qu’il doit résulter de la contraction des muscles autour des yeux tout autant que des joues.
En conclusion, comme sourire de façon authentique tout au long d’une course est impossible, les chercheurs suggèrent que la stratégie à adopter en fin d’épreuve est de sourire à intervalles (30 secondes à tous les 2 kilomètres, par exemple).
Alors sourions au fil des bornes, pour une performance plus… souriante !
Texte initialement publié dans Espaces Magazine
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