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L’immersion dans l’eau tiède accélérerait la récupération après l’effort

Diverses stratégies d’immersion dans l’eau sont maintenant proposées dans le but d’accélérer la récupération et d’améliorer la performance dans les sports où les efforts sont entrecoupés de périodes de repos (ex. tournois où plusieurs matchs se déroulent dans la même journée).

Dans la revue bibliographique Physiological responses to water immersion (2006), on s’est intéressé aux quatre méthodes en usage :

  1. la cryothérapie (eau froide),
  2. la thermothérapie (eau chaude),
  3. la thérapie de contraste (eau chaude et froide en alternance),
  4. l’immersion seule (eau à température neutre).

Les auteurs de la revue se sont principalement intéressés au facteur commun aux quatre méthodes qui, selon eux, serait le principal élément bénéfique à l’immersion dans l’eau : la pression hydrostatique.

La pression hydrostatique favorise le retour veineux et, ainsi, augmente le débit cardiaque tout en accélérant la récupération cellulaire. La pression hydrostatique agit également comme un « bandage de compression » et favorise la diminution de l’œdème musculaire. 

Toujours selon cette revue, afin de profiter au maximum des effets bénéfiques de la pression hydrostatique, l’eau doit être à une température « neutre », soit autour de 35°C.

En pratiquant l’immersion dans une eau froide (cryothérapie), on induit des réactions physiologiques qui s’interposent aux réactions causées par la pression hydrostatique : une réduction de la fréquence cardiaque (qui annule l’augmentation du débit cardiaque) ; une augmentation de la pression artérielle et de la résistance périphérique ; une diminution de la perméabilité cellulaire qui ralentit les transferts de fluides internes ; une augmentation du VO2 ainsi qu’une diminution de la transmission neuronale qui affecte la réponse musculaire. En revanche, la cryothérapie réduit l’inflammation et la douleur.

Si la thermothérapie (eau chaude) n’induit pas de réactions annulant celles issues de la pression hydrostatique, son action sur la perméabilité cellulaire et sur l’augmentation des mouvements de fluides ne serait que superficielle (2 cm), n’atteignant pas les cellules musculaires plus profondes. Les bienfaits de la thermothérapie sont l’augmentation de l’élasticité musculaire et de l’extensibilité des joints. Elle réduit également les spasmes et la douleur musculaires. Elle provoque toutefois de l’œdème, qui peut se traduire par une augmentation de l’inflammation, ralentissant ainsi la récupération. Son usage doit être bien supervisé, car elle peut provoquer de l’hypotension, de la tachycardie, et la perte de conscience.

La thérapie de contraste est souvent comparée à la récupération active, mais sans la dépense énergétique. L’alternance vasoconstriction – vasodilatation causée par le froid et la chaleur agit comme une pompe qui augmente la circulation sanguine. Dans la présente revue, on note toutefois que son action n’est que superficielle et qu’elle n’atteint pas les tissus musculaires plus profonds. Elle ne présenterait donc pas de bénéfice dans la récupération musculaire.

Selon cette revue, il serait plus avantageux d’utiliser un bain à température « neutre », et ainsi ne s’intéresser qu’aux réactions physiologiques induites par la pression hydrostatique dans l’objectif d’accélérer la récupération.

Le temps de l’immersion devrait être d’au moins 10 minutes. De futures études pourraient déterminer avec plus de précision le temps optimal d’immersion, ainsi que la température idéale.


Lectures suggérées
Effect of water immersion methods on post-exercise recovery from simulated team sport (2009)
Effect of cold water immersion after exercise in the heat on muscle function, body temperatures, and vessel diameter (2009)


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Xavier Bonacorsi

Photographe, kinésiologue, constructeur et disciple de la maxime : « la vie se passe dehors »; Xavier écrit pour divers magazines de photographie, d'entraînement, de santé et de plein-air. Vous pouvez suivre ses aventures : @xavierbonacorsi

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