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Santé osseuse et sports d’endurance : risques et prévention

On sait que les activités avec mise en charge ont des effets bénéfiques sur la santé osseuse. Par exemple, la densité minérale osseuse (membres inférieurs) des coureurs de fond est supérieure à celle des sédentaires, mais inférieure à celle des sprinters. La résistance des os des adeptes du cyclisme et de la natation est inférieure à celle des coureurs à pied. Cela s’explique par le fait qu’en cyclisme et en natation, la mise en charge est moins importante, car le poids du corps est supporté (par le vélo ou l’eau). Dans l’article Bone health in endurance athletes : runners, cyclists and swimmers (2012), on présente des stratégies de prévention des fractures pour sportifs.

Les fractures de stress figurent parmi les blessures les plus courantes chez les coureurs de fond. Des facteurs extrinsèques (augmentation abrupte de la charge d’entraînement, manque de repos après les longues sorties, chaussures de course usées et course sur une surface dure) aussi bien qu’intrinsèques (faible pourcentage de graisse, peu de masse musculaire, oligoménorrhée ou aménorrhée et faible taux de vitamine D) pourraient en être à l’origine de ces fractures. Il est donc important de planifier une augmentation progressive de la charge d’entraînement ainsi qu’un apport nutritionnel adéquat.

Des études indiquent que les cyclistes et les nageurs qui font de la musculation ou de l’entraînement complémentaire en pratiquant des activités avec mise en charge minimisent les risques de faible densité minérale osseuse, d’où l’intérêt de diversifier les séances d’entraînement. 

Par ailleurs, un important apport en calcium pourrait limiter l’élévation en parathormone, hormone associée aux pertes calciques dues à la sudation. Des facteurs hormonaux, tels qu’un faible taux de testostérone, souvent observé chez les cyclistes professionnels masculins, et l’aménorrhée (ou oligoménorrhée) chez les sportives fragilisent les os. Aussi un apport nutritionnel adéquat et un suivi médical régulier sont-ils recommandés.

On peut donc miser sur des stratégies de prévention pour maintenir sa santé osseuse, réduisant ainsi les risques de fracture.


Avec la participation de Joanie Caron


Lectures suggérées
A systematic review of bone health in cyclists (2011)
Cycling and bone health : A systematic review (2012)


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

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