Entraînement par intervalles à haute intensité : optez pour des périodes de récupération active à basse intensité
17 février 2017
Xavier Bonacorsi
Il est bien connu que l’entraînement par intervalles (EPI) est la méthode la plus efficace pour améliorer l’aptitude cardiorespiratoire, autrement dit, la consommation maximale d’oxygène (VO2max). Depuis plusieurs années, on voit apparaître toutes sortes de formules de séances d’EPI où l’intensité et la durée des fractions d’effort et des périodes de récupération sont choisies expressément dans le but d’optimiser l’un ou l’autre des déterminants du VO2max, comme le débit cardiaque et la différence artério-veineuse en oxygène.
Des chercheurs ont mis de l’avant l’idée suivante : plus on maintient longtemps un grand volume d’éjection systolique pendant une séance d’EPI, plus on améliore la fonction cardiaque, et donc l’aptitude cardiorespiratoire.
Les auteurs de Moderate recovery unnecessary to sustain high stroke volume during interval training. A brief report (2014) ont voulu déterminer si l’intensité des périodes de récupération active pendant les séances d’EPI pouvait aussi jouer un rôle déterminant sur le débit cardiaque.
Ainsi, 14 cyclistes entraînés (VO2max moyen de 66,6 ml/kg/min) ont pris part à une séance d’EPI composée de 3 répétitions de 3 minutes à 90 % de leur puissance aérobie maximale (PAM) entrecoupées de périodes de récupération de 2 minutes à 60 % de leur PAM, et à une autre séance où la récupération se faisait à 30 % de leur PAM.
Résultats
Que la récupération active ait été effectuée à 30 % ou 60 % de la PAM, le débit cardiaque ne différait pas. Les auteurs concluent qu’il n’est pas utile de chercher à maintenir un débit cardiaque élevé en tenant une intensité aussi élevée que 60 % de la PAM lors des périodes de récupération.
Ils avancent que des périodes de récupération active à faible intensité (30 % de la PAM) permettent d’économiser de l’énergie, ce qui permet d’effectuer davantage de fractions d’effort à haute intensité et, ainsi, maintenir plus longtemps un très grand débit cardiaque.
Il faudra d’autres recherches pour soutenir ou réfuter cette conclusion, et pour déterminer la durée des fractions d’effort maximisant le temps accumulé à un débit cardiaque élevé afin d’améliorer davantage l’aptitude cardiorespiratoire.
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Bonjour,
Désolé, j'ai confondu réoxydation des co-enzymes Redox avec celle du lactate (même si pour ce dernier, sa réoxydation est sous-tendue par celle desdits co-enzymes). Vous devriez trouver dans la littérature que la réoxydation du lactate varie en fonction du potentiel oxydatif des sujets, donc de leur niveau d'entraînement, plus efficicace vers 65% de VO2max chez un sujet entraîné que chez un sédentaire, chez qui il faut descendre à des valeurs aux environs de 35%. Mais le sujet de l'étude porte sur l'optimisation de la fonction cardiaque, ma remarque sur une considération purement énergétique s'en éloigne (je suis hors sujet, en somme :). Je n'ai pas accès à l'article intégral que vous citez, il semble que les auteurs n'aient pas pris de mesure de la lactatémie, ce qui est regrettable voire étonnant.
Merci pour la qualité de votre site.
Bonjour Romuald… voici le lien vers l'article complet : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3990895/
Merci à vous pour votre intérêt et participation !
Auriez-vous la référence d'une publication scientifique soutenant que la récupération active sert notamment à la réoxydation des co-enzymes? Des collègues physiologistes et moi avons cherché sur PubMed, sans succès.
Bonjour,
La récupération active entre les efforts intenses est aussi et peut-être surtout utile à la réoxydation des co-enzymes, favorisée par un niveau minimum d'activité motrice. Comment faire la part des choses ? Les séances de PMA doivent aussi améliorer les processus d'oxydo-réduction, pas seulement des aspects cardiaques.