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L’entraînement par intervalles est sécuritaire pour les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque

On sait que l’entraînement physique est l’un des moyens pour améliorer la condition des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque. Si on a longtemps recommandé de s’en tenir à un entraînement continu d’intensité moyenne (ECM), il ressort des études récentes que d’autres types d’entraînement peuvent aussi être bénéfiques.

Dans cette revue bibliographique (Comparison of Different Forms of Exercise Training in Patients With Cardiac Disease : Where Does High-Intensity Interval Training Fit ?, 2016) en plus des ECM, on a analysé les bienfaits des entraînements suivants :
– muscles inspiratoires
– musculation
– entraînement par intervalles (EPI)

Les chercheurs ont noté que les effets d’un ECM, sur l’amélioration de la capacité fonctionnelle, de la fonction ventilatoire, de la fonction musculaire, et de la qualité de vie des patients souffrant d’insuffisance cardiaque chronique, sont supérieurs si l’ECM est combiné à un entraînement des muscles inspiratoires ou à un entraînement en musculation. Ils ont également observé qu’un EPI donnait des résultats équivalents sinon supérieurs à ceux d’un ECM sur la fonction cardiovasculaire, la qualité de vie, l’efficacité et l’innocuité. On a aussi déterminé qu’un EPI avec de très courts intervalles, est plus adapté à la phase d’initiation de la réadaptation cardiaque, tandis qu’un EPI avec des intervalles moyens et/ou longs sied mieux à la phase de maintien, suite à une amélioration.

Les nombreuses études nous confirment également que les patients préfèrent l’EPI à l’ECM. Ceci se traduit par une plus grande tolérance et une meilleure assiduité au traitement à court et à long terme. L’EPI se dévoile donc comme une forme de traitement sécuritaire (et plus efficace que l’ECM) pour améliorer tant la qualité de vie que le VO2max des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque. On peut maintenant, après avoir adapté l’intensité à la condition physique et aux capacités de chacun, le prescrire sans aucune crainte.

Pour en savoir davantage

Thibault G. Entraînement cardio, sports d’endurance et performance. Vélo Québec Éditions, Collection Géo Plein Air, 264 p., 2009.

Thibault G. En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer. Vélo Québec Éditions, Collection Géo Plein Air, 192 p., 2013.


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Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

  1. Daniel Curnier dit :

    Bonjour Guy,
    les entrainements par intervalles ne sont comparables qu'avec supervision au ECM. Dans les autres cas ou le patient s'entraine seul, les ECM sont recommandés et donnent de meilleur résultats. Il vaut toujours mieux attendre une étude clinique de phase III, ce que nous observons en laboratoire n'est pas toujours transférable sur le terrain.
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28082387
    Aussi cette étude est récente et à date plusieurs RCT indiquaient le contraire dans la review citée.
    Merci pour tes textes toujours intéressants et l'effort de vulgarisation.

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