L’infuence du public sur la performance

Le public influe sur la performance, mais pas de la même façon chez les femmes et les hommes.

L’étude Selection bias in social facilitation theory ? Audience effects on elite biathletes’ performance are gender-specific de l’Allemande Amelie Heinrich et ses collègues explore comment la présence d’un public affecte la performance des athlètes d’élite masculins et féminins dans des exercices d’endurance (le ski de fond) et de coordination (le tir à la carabine).

Ils ont examiné les résultats de biathloniens et de biathloniennes lors de la Coupe du Monde de 2020 où, à cause de la pandémie de COVID, il n’y avait aucun spectateur le long des parcours. La comparaison à des compétitions où il y avait des supporteurs confirme que le public influe bel et bien sur la performance, mais que cet effet n’est pas le même chez les femmes et les hommes !

En effet, ils ont constaté que les hommes ont tendance à skier un peu moins vite sans public, alors que les femmes sont plus rapides.

Cette observation peut faire croire que les hommes profitent davantage que les femmes des encouragements de la foule. Mais attention ! L’étude révèle que les biathloniennes performent mieux au tir sur cible quand elles ont un public, alors que les hommes sont alors moins performants.

On en conclut que les effets de la facilitation sociale sont modulés par le sexe : en présence d’un public, les hommes améliorent leurs performances en ski de fond mais elles se détériorent au tir, tandis que les femmes montrent le schéma inverse.

Ces résultats mettent en lumière l’importance de mener les études en performance sportive tout autant auprès de femmes que d’hommes.

Soulignons que l’entraînement des championnes et des champions comprend depuis quelques années d’importantes séances de préparation mentale où les spécialistes leur apprennent notamment à composer avec la présence de spectateurs.

En complément d’information, voir notamment la fiche Force mentale : y’a pas que les muscles dans le sport ! de Christiana Bédard-Thom.