NATURE HUMAINE

Là où la science, l'expérience et la passion
pour l'activité physique, la performance et le plein-air se rencontrent

Entraînement - Équipement - Plein-air

Chez les skieurs de fond de haut niveau : quelles qualités s’améliorent au cours de la saison ?

En ski de fond et en biathlon tout comme dans d’autres sports dits d’endurance, on s’attend à ce que l’entraînement s’accompagne d’une amélioration de chacun des déterminants de la performance. On pense par exemple à la consommation maximale d’oxygène (VO2max), à l’efficacité de la gestuelle pour les diverses techniques, et à la capacité anaérobie.

Dans Seasonal variations in VO2max, O2 cost, O2 deficit, and performance in elite cross-country skiers (2013)une étude menée en Norvège, on a mesuré l’aptitude aérobie, l’efficacité, la capacité anaérobie et la performance de skieurs de fond de haut niveau à divers moments de l’année, lors des phases préparatoire, compétitive et post-compétitive. Les mesures ont été effectuées pendant des tests sur un tapis roulant conçu pour le ski à roulettes. Les skieurs skiaient en V2 (une technique de ski de patin).

Le nombre d’heures (le volume) que les skieurs ont consacré chaque mois à l’entraînement était plus élevé pendant l’été, puis il a diminué au cours des mois suivants, jusqu’à la fin de l’hiver. En parallèle, le temps d’entraînement à intensité élevée augmentait.

Alors que le VO2max moyen des sujets est demeuré inchangé au fil des mois, l’efficacité (appréciée par le coût en oxygène pour skier à 3 mètres/seconde à 8 degrés de pente) s’est améliorée, de même que la performance au test maximal sur 1000 mètres. Le déficit accumulé en oxygène (un indice de la capacité anaérobie) avait aussi augmenté.

Le VO2max en V2 de ces skieurs de haut niveau (de 27 à 117 points FIS) variait de 74,1 à 84,3, alors qu’il variait de 73,0 à 90,8 ml/kg/min en course à pied.

Ces observations effectuées auprès de skieurs de l’élite internationale suggèrent qu’en ski de fond, la capacité anaérobie et l’efficacité de la gestuelle deviennent des facteurs de la performance plus importants que l’aptitude aérobie (VO2max), qui est déjà très élevée chez ces athlètes.


Avec la participation de Myriam Paquette


Vous avez aimé… Partagez !

Guy Thibault

Professeur associé à l'École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique, Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Guy a été, de 2017 à 2022, directeur des Sciences du sport de l’Institut national du sport du Québec. Ses deux derniers livres sont des succès de librairie : Entraînement cardio, sports d’endurance et performance ; et En pleine forme, conseils pratiques pour s’entraîner et persévérer.

  1. I am regular reader, how are you everybody? This piece of writing posted
    at this website is actually fastidious.

  2. Éric Jouis dit :

    merci guy je prend bien notes, faire vous test de vo2 m

  3. Éric Jouis dit :

    J'ai 53, ans comment je pourai améliore ma gestuelle et ma technique sans trop dépenser mon énergie?

    merci Guy

    1. Guy Thibault dit :

      En ski de fond comme dans les autres activités aérobies, il semble que les meilleurs façons d'améliorer l'efficacité (réduire le coût énergétique pour avancer à une vitesse donnée, sur une pente donnée, etc.) sont de faire de la musculation (exercices spécifiques, charges et vitesse élevées), d'exécuter des séance d'entraînement par intervalles à intensité élevée et d'accumuler un grand volume d'entraînement tout en demeurant concentré sur la qualité de la gestuelle.

  4. Thibault dit :

    En quelque sorte, oui. En laboratoire, on apprécie l'efficacité de la gestuelle en mesurant la consommation d'oxygène (O2) à une vitesse et un pente données, dans un style particulier. Quand le VO2 diminue, on conclut que l'efficacité de la gestuelle est améliorée, puisque le skieur dépense moins d'énergie.

  5. Éric dit :

    belle article
    Gestuelle dans le sens de mouvement et technique????

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *